Epaulé par 2 membres du club, j'ai donc commencé mon module aux normes du RMB au mois de juin 2004, soit deux mois à peine après mon arrivée. D'une longueur de 1,30 m et d'une largeur de 30 cm, il représente une voie unique dont chaque extrémité est terminée par une entrée de tunnel. Une paroi rocheuse longe la voie en fond de décor, et située devant celle-ci se trouve un petit mur de soutènement. J'ai choisi cet agencement afin de pouvoir toucher à toutes les facettes de conception d'un module.
Voici à présent les différentes étapes qui ont été nécessaires :
1ère étape : la menuiserie
J'ai bien sûr commencé par l'ossature constituée entièrement par du médium de différentes épaisseurs, ce qui représente déjà un lourd travail de découpe et d'assemblage. Après finition (enduit, ponçage, peinture), on fixe l'éclairage (tube néon) sous le haut du module.
La pose du fond de décor représente un travail délicat, car il faut légèrement plier le médium sans le casser. Pour ce faire, il faut mouiller avec une éponge les parties à plier par l'arrière du panneau, puis cintrer à la forme voulue. Une fois ce travail accompli, on fixe à la colle le panneau, en le maintenant avec des serre-joints.
Pour rectifier les imperfections dues au pliage, une couche d'enduit puis un ponçage est nécessaire.
Conception des pieds du module et des socles qui les supporteront.
2ème étape : le relief
La pose de la bande de roulement, puis de la voie en "Peco code 75", n'a pas posé trop de problème puisqu'il s'agit d'une voie unique sans aiguille, le tout collé à la colle à bois. Le bus d'alimentation de la voie est soudé sous le rail, puis parcourt tout le long du module sous celui-ci. De chaque côté se trouve une plaquette munie de fiche bananes. A partir de cet instant, arrive le travail le plus complexe, je pense, à savoir la mise en forme du décor. Il faut couper et donner une forme naturelle au polystyrène expansé, afin de respecter la vraie réalité du terrain. Cela impose une recherche importante dans les différentes revues afin de se donner une idée générale d'un relief naturel. Au fur et à mesure de l'avancement des travaux, il m'a été donné les explications pour les différentes techniques à employer sur une petite partie, puis je prenais la
relève sur le reste de la portion. Les entrées de tunnel, les rochers et le mur de soutènement ont été réalisés en Staturoc (plâtre synthétique spécial pour moulage).
Le collage du polystyrène, des entrées de tunnel, des rochers, du mur de soutènement se fait à l'aide d'un pistolet à colle chaude (attention les doigts). Puis on recouvre le polystyrène d'un mélange d'enduit et de pâte à papier que l'on étale avec une spatule. On pose un panneau de médium sur le devant du module pour le finaliser. Il faut alors procéder à la mise en peinture de l'enduit par une couche de marron acrylique (afin d'éviter de voir la couleur blanche ressortir plus tard lors du flocage) et du fond de décor en bleu gris.
3ème étape : le paysage
On pose à la colle à bois très diluée la piste de voie composé d'un sable très fin teinté à la terre à décor, puis le reste du relief à l'aide d'un sable fin. L'idéal pour déposer le sable est de le mettre dans un récipient type pot à confiture pour le saupoudrer sur la partie désirée. Vient ensuite le ballastage de la voie. On dépose en premier le ballast sur la totalité de la voie, puis à l'aide d'un pinceau plat ou rond, on lui donne la forme voulue. A l'aide d'une seringue munie de son aiguille coupée à son extrémité, on répand le mélange composé de colle à bois très liquide (ajoutez une goutte de liquide vaisselle pour lui donné du mouillant) le long du bord de la piste de voie. La colle va ainsi progressivement remonter dans le ballast de la voie. Dans la partie du tunnel et entre les traverses,
nous procédons directement sur le ballast. Les rochers, les entrées de tunnel et le mur de soutènement sont peints avec un jus noir très dilué. Plusieurs passages sont nécessaires pour donner l'aspect final désiré.
Le flocage des parties herbeuses se fait avec des produits de différents fabricants, collés également à la colle à bois liquide. Plusieurs couleurs ont été utilisées afin d'harmoniser la surface du terrain.
Collage des premières végétations le long du décor et sur les rochers.
La fabrication des arbres représente également un long travail de patience. Pour ce faire nous utilisons du Zeeschuim (écume de mer). La première étape consiste à le tremper dans de l'eau chaude pendant une dizaine de minutes, afin de lui redonner sa forme naturelle, puis le laisser sécher. Avec un fer à souder frotter légèrement le tronc pour le redresser si nécessaire, puis couper avec des ciseaux les parties indésirables pour lui donner une forme proche d'un arbre naturel. On trempe entièrement le Zeeschuim dans un jus de peinture acrylique marron clair ou marron foncé pour lui donner une couleur proche de la réalité. Une fois sec on trempe les extrémités du Zeeschuim en évitant de mouiller le tronc, dans de la colle à bois liquide, puis on le saupoudre avec du flocage en mousse de différents coloris sur toute la partie encollée. Pour le faire
sécher, placez l'arbre sur un morceau de polystyrène que l'on aura percé auparavant. A l'aide d'une mini perceuse, percer plusieurs trous le long de la surface à traiter, puis avec de la patience, on colle les arbres les uns après les autres avec de la colle à bois, pour donner un ensemble cohérent.
Au fur et à mesure que les arbres sont posés, ont construit la végétation du dessous à l'aide de différents flocages et tapis herbeux de la gamme du commerce.
4ème étape : la finition
La touche finale est la mise en peinture de tout le module externe en gris perle, et la partie du devant en noir. Pose de la barrière sur le mur de soutènement, collage de la petite maison de voie.
Et c'est ainsi qu'au mois de février 2005 mon module fût achevé. Je reste perplexe devant le travail accompli : je ne pensais pas en étant débutant en arriver si vite à se stade ! Les félicitations des différents membres m'ont apporté une joie immense. La réalisation de mon module n'aurait pu se faire sans avoir été encadré. C'est là que l'on voit l'importance de travailler en équipe au sein d'un club de modélisme.
En conclusion, j'invite les personnes qui désirent rejoindre un club de modélisme mais qui ne l'osent pas, de le faire rapidement et sans timidité. Vous trouverez des personnes chaleureuses et disponibles qui n'hésiteront pas à vous soutenir et à vous encourager, même si vous êtes débutant. C'est en tout cas ma conviction. N'attendez pas, prenez contact avec les clubs de votre région : vous pourrez comme cela partager avec eux votre passion du modélisme ferroviaire.
Christian Romand
PS : remarques de différents membres du RMB ...
Pierre : c'est pas mal pour un mec qui n'a jamais touché un X-Acto de sa vie.
Dominique (module en construction depuis 2002) : oui, mais lui il a le temps. Moi j'ai la compta à faire ...
Alexandre : c'est fini, je ne bosse plus sur les modules des autres, le réseau fixe n'avance pas.
Daniel : le gabarit du tunnel dégage pour de l'américain !
Jean-Pierre : en S ça aurait été mieux ...
Jean-Pierre (l'autre) : j'te l'avais dis Pierre-Alain.
Pierre-Alain : t'en ferais pas autant hein le vieux !
Pierre : j'en étais sûr !
Jack : tu aurais pu mettre une voie métrique en interpénétration, comme sur le RB.
Alexandre : qui a parlé de pénétration ?
Christian : c'est quoi le RB ?
PS 2 : note du président :
Comme le laisse entendre le jeune Christian, une des devises du RMB semble bien être "plus on est de fous, plus on rit". A cet effet, je tiens à préciser qu'un certificat médical peut être requis à l'inscription.